Opération Torch - Ambiance ...



Sur la participation des "Arabes" à la résistance à Vichy
http://www.youtube.com/watch?v=XoGvEOQImIYVideo de

 


Création le 16 juin 2011
Modification 1 le 20 juin 2011

Rarement l'action d'un si petit nombre de résistants a eu des conséquences aussi importantes, que ce soit pour le Maghreb, et en particulier l'Algérie, ou que ce soit pour l'Europe. Le succès du débarquement des Anglo-Américains à Alger, le 8 novembre 1942, dans le cadre de l'opération Torch, a littéralement fait bifurquer le cours naturel de l'histoire de la deuxième guerre mondiale.


Quelle était la situation des belligérant en ce début 1942 ?

Les Américains avaient subi l'attaque surprise des Japonais à Pearl Harbour le 7 décembre 1941, ce qui provoquait leur entrée en guerre avec les Alliés contre les forces de l'Axe. Leur armée était une armée improvisée de civils non aguerris, mais dotés d'un matériel sortant à profusion de leurs usines. Ils prévoyaient de débarquer en Europe dès 1943, pour soulager (en plus de l'envoi de matériels) in extremis l'armée soviétique qui allait résister victorieusement en fin 1942 à Stalingrad.

Les Anglais, forts des aléas de leur rembarquement à Dunkerque, du désastre d'une manœuvre de débarquement sur les côtes anglaises, ainsi que du désastre du débarquement test canadien à Dieppe le 19 août 1942, préféraient se faire la main sur un débarquement en Afrique du Nord. Mais il y avait le souvenir persistant de l'opération "Catapult" à savoir la mise hors combat de la flotte française à Mers el Kébir le 3 juillet 1940, l'attaque de Dakar le 8 juillet 1940 (À Alexandrie, les choses se sont passées de manière beaucoup plus "fair play" entre les amiraux français et britannique) et enfin la campagne de Syrie en juin 1941.

En effet les marins britanniques tuèrent en une semaine plus de marins français que la flotte allemande pendant toute la Seconde Guerre mondiale, soit plus de 1 300 morts.

Les Allemands, liés par l'armistice avec la France, ne pouvaient utiliser la flotte de Toulon ni la "zone libre", et surveillaient l'armée française au Maghreb par l'intermédiaire d'une commission germano-italienne qui "pompait" dans les réserves intactes de matériel et de carburant de l'Armée d'Afrique. Leur principale préoccupation était alors d'atteindre les plaines à blé de Crimée et le champ pétrolifère de Bakou.

Les Français étaient sous le choc de la défaite, et faisaient un profil bas sous le gouvernement du Maréchal Pétain. Le général Noguès, commandant en chef du théâtre d'opérations en Afrique du Nord, d'abord favorable à une "résistance" retourna très vite sa veste et télégraphia qu' "il exécutera l'Armistice le rouge de la honte au front".

Les pieds-noirs d'Algérie, comptant un certain nombre de personnes d'origine espagnole en Oranie et d'origine italienne dans le Constantinois, adoptaient une position anti-juive, pro-vichyste. Enfin les "colons", par peur de l'Indigène, souhaitaient de bonnes relations avec les "régimes d'ordre" incarnés par Franco, Hitler et Mussolini, et manifestaient dans la Légion Française des Combattants, à qui mieux mieux, leur attachement au Maréchal.

Les Juifs d'Algérie, déchus de leur nationalité française, internés dans des camps, avaient le désir de poursuivre la lutte, en tant que Français.

Les "Indigènes", (les "Arabes") représentaient dix fois la population européenne, mais pour celle-ci, en fait, ils étaient comme transparents. Décidément, ce n'était pas leur guerre. Mais pour autant ils ne s'étaient pas soulevés à l'annonce de la défaite de la France. De plus, ils avaient eu une attitude très généralement amicale envers les Juifs, malgré les pressions et propositions des autorités administratives d'Algérie, particulièrement sordides, faites à Ferhat Abbas, qui les refusa avec mépris. 


Mais ils ne prirent pas part à la Résistance, ce qui leur enleva un atout essentiel pour la suite des événements. Et même, ils ne donnèrent pas suite au parachutage d'agents allemands à Batna qui venaient très certainement activer une insurrection et organiser en Algérie la formation d'une Légion Arabe … Or le Général de Gaulle, dès qu'il eut connaissance de l'opération Torch, fit dans son discours du 8 novembre 1942 appel aux "Chefs français, soldats, marins, aviateurs, fonctionnaires, colons français d'Afrique du Nord, levez-vous donc ! Aidez nos Alliés ! Joignez-vous à eux sans réserves" … Mais - et très curieusement - rien à l'attention des Algériens de souche …
 

Quelles furent les négociations tous azimuts jusqu'au débarquement ?

- Le général Marschall, Commandant en chef des Forces américaines, était partisan d'un choc frontal avec les Allemands dans le cadre d'un débarquement en France au cours de l'année 1943.

 
- En revanche, le général Alan Brook, Commandant en chef des Forces britanniques, pensait que cela serait suicidaire en raison de la puissance de l'armée allemande, qui n'avait pas encore été affectée par la campagne de Russie, mais aussi, il faut bien le dire, en raison certes de l'état d'une armée américaine nombreuse, puissante, apparemment bien équipée, mais surtout sans expérience guerrière moderne, jusqu'à - et y compris - ses généraux.

 
- Lors de leurs réunions, les discussions entre alliés furent plus qu'orageuses, et on arriva même au bord de la rupture, les Américains menaçant les Anglais, s'ils ne changeaient pas d'avis, d'abandonner l'Europe à son sort et de reporter exclusivement leurs efforts sur le Pacifique et la guerre contre le Japon.

 
- Mais la maîtrise de Churchill et la lucidité de Roosevelt permirent de faire prévaloir le point de vue anglais, et l'accord se fit en juillet 1942 pour un débarquement en Afrique du Nord.

 
- Alors, les Américains exigèrent d'assumer le Commandement en Chef, de faire porter aux Anglais des uniformes américains (pour éviter des réactions prévisibles de l'Armée d'Afrique), et de tenir de Gaulle dans l'ignorance du débarquement, en s'imaginant, non sans naïveté, que Vichy ne donnerait pas l'ordre de s'opposer à l'opération.

 
- L'opération prit le nom d'Opération Torch, avec débarquement à Casablanca, à Oran, à Alger, mais pas à Tunis, ce qui permettait aux Allemands d'amener des renforts importants pour peu que l'opération s'enlise, ce qui aurait conduit à une guerre d'Algérie, voire même à un échec total de l'opération.

 
- Malgré les contacts avec la Résistance, particulièrement à Alger, les Américains ne la prirent pas au sérieux, au point même de ne pas lui livrer les armes promises, et ne pas se rendre compte qu'Alger leur était livrée - sur un plateau - par cette même Résistance, sans combat et sans pertes.

Comment s'organisa la Résistance à Alger ?


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